Monsieur le Ministre,
Aujourd’hui, tous ceux qui s’activent dans le foncier et qui font de la transparence un devoir citoyen, souhaitent un audit de ce dernier, mais veulent que cela se fassent dans des délais raisonnables au risque de pénaliser ceux qui n’ont rien à voir avec ces combines et autres manœuvres visant à s’approprier illégalement d’un bien commun ou d’autrui.
Nous vous invitons à prendre en compte la nécessité d’un audit rapide et d’une action précise face à l’arrêt de toutes les opérations domaniales sur les sites annoncés. Alors que cette mesure vise à endiguer les problèmes fonciers récurrents, elle soulève également des interrogations et inquiétudes quant à son impact sur les acteurs fonciers.
En effet, de nombreux acteurs fonciers respectent scrupuleusement la réglementation en vigueur et ne sont en aucun cas impliqués dans des pratiques illégales. Pour eux, cette décision représente une psychose majeure dans le domaine de travail.
Dans ce contexte, il est impératif d’agir avec diligence et précision. Un audit approfondi permettrait de distinguer clairement le bien et le mal, ce qui conduirait à des mesures ciblées et équitables. Pour ce qui concerne les sites désignés, il est clair et net que la situation peut se faire dans les plus brefs délais, parce qu’ayant par devers vous tous les leviers pour ce faire.
Cependant, je vous avise que la tâche est délicate et ne sera pas du tout aisée. En effet, en se fondant sur le principe de la continuité de l’État, des titres fonciers ont été donnés à des particuliers et même à de tierces personnes occupant de poste de responsabilité au sommet de l’État. Ces derniers ont à leur tour cédé ces parcelles de terrains à des citoyens sénégalais qui n’ont rien à voir avec le partage inéquitable des terres déclassifiées.
Donc une action d’audit rapide dirigée vers ces personnes est demandée. Et, cela se dresse même comme une demande sociale. Toutefois, il serait important de tenir compte des dommages collatéraux touchant les citoyens ordinaires et les acteurs qui n’ont que leur métier et qui travaillent en tout professionnalisme loin de ces mig-mags et autres manœuvres pour survivre.
Cette approche éviterait ainsi les effets néfastes d’une suspension généralisée et permettrait de préserver les intérêts légitimes tout en sanctionnant les pratiques illégales. Il est également essentiel de souligner l’urgence de cette démarche. Chaque jour qui passe, représente une perte économique pour les acteurs respectueux de la loi, et met en même temps en péril le développement de ce secteur.
Monsieur le premier ministre, il est nécessaire que le gouvernement, sous votre direction, prenne des mesures rapides, justes et pointues pour régler cette situation de manière équilibrée et efficace.
ABU MODY-DEMBA